Envie de comprendre le patois vendéen et les expressions que l’on entend encore aujourd’hui au Pays des Achards ? Notre article vous plonge dans les mots vendéens les plus courants, le vocabulaire que vous croiserez au quotidien. Une immersion idéale pour découvrir la Vendée autrement, au plus près de sa culture locale.
Vous pensiez arriver en Vendée en terrain connu, tranquillement, avec votre valise ou vos cartons de déménagement. Après tout, on parle français ici, non ? Et pourtant… dès le premier matin pluvieux, votre voisin vous lance un joyeux : « Opé ! O mouille ! » 💦
Vous vous contentez de sourire poliment, mais intérieurement, vous vous demandez si vous n’avez pas embarqué pour un semestre d’Erasmus linguistique.
Rassurez-vous : tout est normal. Vous venez d’entrer dans le monde merveilleux du patois vendéen, ou plutôt du Parlanjhe comme on dit ici. Et même si l’on ne parle plus « purement » patois, il en reste suffisamment pour vous faire douter les premières semaines.
Allez, prenez une grande inspiration : on vous aide à survivre !

Petit topo express sur les patois vendéens (promis, c’est simple !)
En Vendée, il n’existe pas un patois, mais plusieurs variantes. Le Haut-Bocage, le Bas-Bocage, le littoral, les marais, la plaine, … chacun a ses petites habitudes. Au Pays des Achards, on est plutôt du côté bocage : un parler doux, coloré, et surtout, plein d’expressions héritées des anciens.
Aujourd’hui, plus personne ne parle « tout en patois ». Mais les expressions, elles, se glissent un peu partout, comme des petits morceaux de terroir qu’on transmet sans y penser.
Et puis, certains mots sont tellement ancrés qu’ils débordent de tendresse, comme drôle ou drôlesse pour dire « enfant ». Vous ne tarderez pas à les entendre.


Scène 1 : Votre premier marché local… et les surprises autour du patois vendéen commencent
Vous voilà sur le marché. Il fait beau, ça bavasse devant les étals, on parle enfants, vacances, météo. Vous vous sentez bien… jusqu’à ce que la vendeuse de la boulangerie vous dise :
« Attendez un peu, j’vas barrer la porte arrière et j’arrive ! »
Vous voilà perplexe.
Pas de panique : barrer la porte, ici, c’est « fermer à clé » 🔑. C’est comme ça.
Vous demandez d’où viennent les pommes 🍎, et la productrice vous répond :
« Bédame, elles sont de chez nous ! »
Comprenez : « Évidemment ! », avec le petit sourire vendéen en bonus.
🧒 Un drôle se fait gronder par sa mère : il vient de faire une bétchise en chipant des fraises 🍓 sur l’étal.
Vous êtes en train de regarder les légumes quand une dame cherche son mari parmi les étals.
Elle lève la voix, sans se fâcher : « Dis, ou é to qu’té calé ? J’te trouve jamais ! »
Vous traduisez dans votre tête : « Tu es où ? »
À ce stade, vous avez déjà progressé.
Mais vous n’êtes pas au bout de vos découvertes…😅

Scène 2 : À table en patois vendéen — là où tout prend un autre sens
Vous voilà invités chez des habitants du Pays des Achards. L’ambiance est chaleureuse, ça bise à l’arrivée, ça discute, ça rigole, et ça sent bon depuis la cuisine.
On vous installe, on vous sert un apéritif, et quelqu’un vous glisse : « Allez, tampounez ! » 🥂
On trinque, bien sûr. De préférence avec de la trouspinette.
Puis viennent les plats. Les expressions vendéennes aussi.
On vous demande de passer le bure. Petit moment d’hésitation… ça doit être le beurre 🧈. On parle de la mangeaille. Vous croyez qu’il manque quelque chose, mais non : c’est juste l’ensemble des mets.
On vous fait goûter une gralaïe de mogettes — une tartine grillée généreusement recouverte de haricots blancs, la star locale. Attention à ne pas confondre avec se faire grâler, qui signifie… se faire bronzer ! ☀️
Et puis, pour finir, on vous sert peut-être un fion.
Là, vous retenez votre sérieux ! C’est un flan vendéen traditionnel, parfumé, cuit dans une pâte épaisse.
Un dessert délicieux, promis 😋
Vous êtes bien, vraiment benaise. Vous commencez à comprendre ce langage mystérieux.
Et ce n’est que le début.



Scène 3 : La météo, le patois vendéen… et vous
Vous partez vous promener dans les chemins creux du Pays des Achards. Le ciel est un peu gris, ça bruine un peu, mais vous vous lancez. Après tout, o fouine pas tant que ça.
Sauf que… Dix minutes plus tard : “O mouille !” ☔
Et rudement bien.
Vous apprenez très vite que mouiller ne laisse pas de place au doute : vous êtes guené.
Vous évitez les loches (limaces) et les lumas (escargots) qui se baladent sur le chemin 🐌
De retour à la maison, vous tombez sur votre voisin qui vous lance :
« Après ça, vous f’rez p’t-être une ptite mariénnaïe, hein ? »
Ah oui, la sieste. Vous en rêvez déjà.

Scène 4 : Petits tracas domestiques — bienvenue dans le vrai quotidien vendéen
Tout allait bien jusqu’au jour où votre voisin vous demande : « Vous auriez pas vu ma since ? »
Vous lui tendez une serviette.
Il sourit 😁
La since, c’est… la serpillière.
Et ce n’est que le début.
Un autre jour, vous cherchez le ramasse-bourrier — la pelle à ordures — « caché queq’part dans la remise ».
Plus tard, quelqu’un vous demande un coup de main pour mettre son vieux carrelage à la jaille.
C’est le contexte qui vous sauve. La jaille, c’est la poubelle 🗑️
A ce stade, quand vous tentez une phrase en Parlanjhe, vous risquez encore de vous embistrouiller (vous emmêler les pinceaux). Mais l’essentiel, c’est d’essayer et d’apprendre petit à petit.


Final : Rassurez-vous… vous allez vite devenir bilingue (ou presque)
Au début, vous aurez peut-être l’impression d’avoir débarqué dans un pays lointain.
Vous confondrez grôle (corbeau) et gralaïe, vous vous étonnerez quand on dit que vous buffez 😤 (soufflez fort), vous apprendrez à distinguer entre A’tantôt (à tout à l’heure) et A’c’tantôt (à cet après-midi).
Mais vous verrez : très vite, ces mots deviendront les vôtres.
Ils vous feront sourire, ils vous rapprocheront des habitants, et ils vous donneront ce petit sentiment d’appartenance qui fait qu’un territoire devient… chez vous.
En Vendée, on ne parle pas seulement : on partage.
On rit, on raconte, on transmet.
Et maintenant, vous êtes prêts.
A Tché faites… Au revoir !
